L'origine de la pomme de terre
À ce sujet, circulent d'innombrables affabulations. Ce qui est certain, c’est que l’origine de la pomme de terre se situe en Amérique du Sud et plus particulièrement dans les Andes.
Vers 1532, les conquistadors espagnols furent les premiers Européens à découvrir ces tubercules comestibles. C’est ainsi que la pomme de terre nous est parvenue via les îles Canaries, l'Espagne et l'Italie. La toute première cargaison de pommes de terre dans notre pays serait arrivée dès 1567 via le port d’Anvers.
La diffusion de la pomme de terre dans les « Pays Bas du sud » est restée bien longtemps limitée car cultivée quasi uniquement dans les monastères et les abbayes. Les différences climatiques entre l'Europe et l'Amérique du Sud et un manque de connaissances expliquent en partie les débuts difficiles de ce « nouveau » tubercule. De plus, la pomme de terre n’avait pas très bonne réputation: bien longtemps, on a douté quant à savoir ce qui était réellement comestible. Les feuilles, les fleurs ou les tubercules?
La réelle introduction de la pomme de terre dans nos régions se situe vers 1620. Le moine exilé anglais Robert Clark importe la pomme de terre à Nieuwpoort et développe sa culture dans toute la région pour être généralisée en Flandre occidentale (vers 1670-1680), le Brabant (1720-1740) et les provinces d’Anvers et du Limbourg (1740-1760). La Wallonie était sous l'influence de l'Alsace, où la pomme de terre était déjà cultivée début du XVIIe siècle. C’est donc vers la fin du XVIIIe siècle que la pomme de terre est répandue dans tout le pays.
La culture des pommes de terre présente un certain nombre d'atouts indéniables. Elle se prête parfaitement au système de culture à rotation d’application en Europe occidentale, elle pousse même dans des sols moins riches et, surtout, elle procure des rendements nettement supérieurs à la plupart des autres cultures.
Outre une haute teneur en vitamine C, un hectare de pommes de terre produit deux fois plus de valeur nutritive qu’une superficie égale de blé. Dès la fin du XVIIIe siècle, la majorité des maladies propres à la pomme de terre pouvaient être traitées.
Étant beaucoup moins sensibles aux conditions météorologiques que les céréales, la pomme de terre offre un rendement annuel plus ou moins assuré.
Vu son coût de production par rapport au rendement, la pomme de terre procure un aliment relativement bon marché, ce qui explique l’évolution rapide de la superficie cultivée : de 19.000 ha en 1750 à 73.000 ha en 1812.
En Belgique, la pomme de terre était donc déjà monnaie courante dès 1750. Elle remplaçait le « porridge », une bouillie à base de céréales, et était loin d’être rare ou chère. Lors de la révolution brabançonne, en 1787, des pommes de terre furent utilisées pour bombarder les troupes autrichiennes, preuve flagrante qu’on ne manquait pas de ce féculent!
Entre 1840 et 1890, la production augmente encore de 70%.
On remarquera ainsi qu’en 1860 la pomme de terre n’apparaît qu’une fois par semaine au menu Royal, mais qu’en 1895 elle s’y trouve tous les jours !
Durant l'entre-deux-guerres, la culture de la pomme de terre change radicalement. Réclamant beaucoup de main-d'œuvre, les semis, la récolte et le tri sont systématiquement mécanisés.
La pomme de terre a conquis ainsi rapidement une place solide dans le régime alimentaire en Belgique, rurale au départ et progressivement citadine ensuite. Les Belges considèrent la pomme de terre non pas comme un légume, mais comme l’aliment de base par excellence.
Dès 1945, l’importance de la pomme de terre dans nos habitudes alimentaires diminue. Les belges en mangent de moins en moins. En cause? L’augmentation du pouvoir d’achat, combiné à de nombreux changements sur les plans social, économique et culturel.
Ce n’est qu’à partir des années 1970 que la production de la pomme de terre reprend, pour dépasser, en 2000, pour la première fois après la seconde guerre mondiale, les 3 millions de tonnes. Ceci s’explique notamment par la réhabilitation de la cuisine régionale où la pomme de terre occupe une place importante, ainsi que par la demande croissante des consommateurs pour les aliments dits de commodité.
En outre, la Belgique tient une place importante parmi les pays exportateurs de produits transformés tels que les frites et les croquettes de pomme de terre.
En quelques chiffres
La filière de la pomme de terre est un secteur économique très important dans notre région. La pomme de terre de consommation représente 35.000 hectares en Wallonie et plus de 2 millions de tonnes sont transformées tous les ans dans les entreprises du sud du pays, faisant de la Belgique le leader mondial de la transformation de la pomme de terre.
Les plants de pommes de terre
Ce sont 2.300 hectares de plants de pommes de terre certifiés en Belgique, dont 1.000 en Wallonie ;
60 à 70.000 tonnes de production belge pour une valeur de +/- 15 millions d’euros au travers de plus de 40 variétés différentes ;
Une activité de négoce dynamique, principalement orientée vers l’export : plus de 50 % de la production est exportée vers le Moyen-Orient, le bassin méditerranéen, l’Europe du Sud, les Caraïbes… ;
Une activité renaissante de création variétale en Wallonie (CRA-W) axée sur la résistance aux maladies, dont le mildiou.
Les pommes de terre de consommation
Ce sont 90.000 hectares en Belgique, dont 39.000 en Wallonie, en hausse fréquente ces dernières années (60 000 ha en 2009), soit une production belge de 3,5 à 4,5 millions de tonnes pour une valeur entre 350 et 450 millions d’euros.
Plus de 80 % de la production est transformée en produits finis dans les usines belges et européennes : 10 à 15 % servent à approvisionner le marché du frais intérieur et 5 à 10 % pour exporter en frais.
Les frites
La Belgique recense environ 5.000 frituristes dont 1.800 en Wallonie ; autrement dit, chaque village comporte au minimum une baraque à frites. Ceux-ci traitent quotidiennement quelque 130.000 kg de pommes de terre. Un frituriste moyen vend environ 100 paquets de frites par jour. Pour ce faire, il a besoin de 50 kg de pommes de terre pelées ou 65 kg de pommes de terre non épluchées. Pour fournir toute la Wallonie en frites pendant une année entière, il faut environ 1.130 hectares de pommes de terre, soit près de 2.000 terrains de football...
Une récente étude du VLAM démontre qu’un quart de la population belge consomme des frites achetées à la friterie une fois par semaine et que 95% des Belges se rendent à la friterie au moins une fois par an.
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